« Apprendre, avec les pros ! »Prime à de futurs responsables d’exploitation
Le CNPH-Piverdière et ses BP REA ont remporté le premier prix de communication globale avec leur blog « La ferme à cultures ». Un parcours de découverte avant de concrétiser leur projet personnel de s’installer.Odile Maillard
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Entre février et mi-mai 2020, huit adultes en reconversion professionnelle, en brevet professionnel responsable d’exploitation agricole (BP REA) en productions horticoles au CNPH-Piverdière à La Ménitré (49), ont témoigné au travers de posts, de séquences animées, d’un film théâtralisé, d’une affiche et de deux présentations en anglais. Sans oublier de relater toutes les étapes de leur aventure sur les réseaux sociaux, Facebook notamment, ni de mettre en ligne leurs vidéos sur YouTube.
Un chapitre de leur blog, « La ferme à cultures », aborde les plantes compagnes des tomates : persil, échalote, basilic, groseilles, carottes, betteraves. Et les élèves ont ajouté des modules de conseils, recettes et bêtisier (les coulisses du projet), un magazine du déroulé du chantier… sous forme de diaporamas, grâce à Genially, outil qui aide à créer des contenus interactifs.
Un partenaire maraîcher-fermier
Les lauréats sont récompensés, cette année encore – et pour la quatrième fois –, par la société Felco, qui offre des sécateurs et une formation à la sécurité avec les outils de coupe à chacun des participants de l’équipe. Un cadeau qui sera utile puisque leur formation BP REA les prépare à une future installation en horticulture, en arboriculture, en maraîchage…
Les BP REA du CNPH-Piverdière ont gagné le premier prix de la communication globale via un blog, le prix de la vidéo ainsi qu’un coup de cœur du jury pour l’affiche (lire le palmarès dans l’encadré ci-dessous).
C’est avec leur partenaire, Ricardo Carneiro, qui se revendique maraîcher-paysan, « amoureux de la tomate » à la ferme La Voix végétale, au Grésigné, à Brion (49), qu’ils ont appris à choisir, préparer, planter et récolter des tomates anciennes. Selon un mode de culture raisonné, sur « sol vivant ». Le credo de Ricardo, qu’il a transmis aux futurs installés : ses méthodes respectueuses de la biodiversité, sans produits chimiques et le moins possible de travail du sol. Installé depuis 2018, il accueille sa clientèle à la ferme. Il y produit légumes et fruits de saison, de même que des céréales. Il a confié à la classe de BP REA la prise en charge d’une culture de tomates, de la plantation jusqu’à la récolte.
Un vrai chantier à assurer
« Ce mardi 28 avril, nous sommes allés planter chez Ricardo, sous abri mais également en pleine terre. Sous les serres, il était déjà passé avec sa motobineuse thermique afin d’ameublir la terre et d’y enfouir ses engrais verts fauchés en début de semaine précédente. Nous avons effectué un distançage, pour la régularité, soit 2 à 2,2 plants par mètre linéaire, selon les planches. Il nous a expressément demandé de coucher les pieds de biais dans le sol, jusqu’à la première feuille, et non pas droit comme nous l’aurions traditionnellement fait, afin de renforcer le racinement et donc le plant.
« À chaque bout de planche, nous avons planté une capucine (qui attire les pucerons), une bourrache et un d’œillet d’Inde (qui les repousse). Et au centre de la serre, tous les deux mètres, des plants de basilic, au même effet répulsif.
« Puis il a fallu poser l’irrigation (deux lignes de goutte-à-goutte), sur les bords afin que les racines aillent chercher l’eau et se développent. Ricardo a apporté de l’engrais organique Bochevo, à diffusion lente, durant cent jours. Un engrais accepté en agriculture biologique, bien que, par choix, le maraîcher travaille sans label. Ensuite il arrosera une fois par semaine, pendant trois semaines, après plantation avec un purin d’ortie et un purin de prêle, dilués à 5 % chacun. »
Un film pour immortaliser l’aventure
L’équipe des BP REA a choisi de faire parler deux variétés de tomates, devenues leurs mascottes, dans une mise en scène filmée, théâtralisée et très pédagogique.
‘Andine’ cornue ou tomate des Andes
« La tomate ‘Andine’ cornue est une variété ancienne originaire de la cordillère des Andes, rapportée par un collectionneur français. Elle est l’une des meilleures variétés, tant sur le plan gustatif que productif, précoce, rustique, aux fruits allongés et contenant peu de graines. Sa chair est ferme, juteuse, sans acidité, très digeste et parfumée. À déguster en salades ou en sauce… »
‘Osu’ Blue ou Bleue P20
« La tomate ‘Osu’ Blue (OSU pour Oregon State University et P20 pour la vingtième d’une série d’essais) a été créée aux États-Unis, à l’université d’Orégon, par un professeur et ses élèves. Lorsque le fruit est bien mûr, le ventre de la tomate devient rouge. Il prend une couleur violet foncé avec l’exposition au soleil et les feuilles virent au pourpre lorsque le temps est froid. De type cocktail, elle est rare. Sa chair rouge-rosé, à l’agréable saveur légèrement aromatique et fruitée, fait merveille lors des apéritifs ! »
‘Andine’ et ‘Osu’ expliquent dans ce film qui est Ricardo, leur maraîcher, comment il mène leur culture, comment il soigne leur principale maladie, l’oïdium, et jugule leurs principaux ravageurs, les pucerons, grâce aux coccinelles. Sans oublier les « plantes compagnes » idéales.
Comme des pros !
Dans un pitch « situation semi-professionnelle », Julien a très bien expliqué quelles étaient d’emblée leurs responsabilités vis-à-vis de leur chantier de plantation. Plongés au cœur d’une réelle production, encadrés par un exploitant, cette équipe de futurs producteurs en agriculture a planté 1 500 pieds de tomates, de trente variétés (« charnues » ou « cerises »). Comme prévu, du début jusqu’à la récolte, ils ont pu effectuer des recherches, échanger, comprendre et acquérir l’approche et les techniques culturales de leur partenaire. Ils ont aussi été sensibilisés aux critères gustatifs, de couleur, d’adaptation pédoclimatique et au respect de l’environnement. Autant d’expériences sur le terrain qui vont leur permettre de peaufiner et adapter leur propre projet d’installation. Créer leur entreprise, souvent de petite taille, ne leur fait pas peur. Ils ont vu chez leur partenaire qu’elle peut s’avérer pérenne.
Une affiche pour fêter les récoltes
Pour clore leur blog, les participants au concours devaient réaliser une affiche, un support de communication visuelle pour une étape marquante de leur chantier. « [...] Il fallait illustrer notre chantier et en même temps que l’affiche soit une conclusion à notre blog. Nous avons alors choisi de représenter la conclusion à toute production légumière : la récolte. »
C’est assez rare dans ce concours mais l’équipe de BP REA a bien pensé à donner une vraie concordance entre leur vidéo et leur affiche, autant dans le message, le visuel, les couleurs, le décor, les personnages… Cette logique est importante en communication, pour être bien reconnu de ses clients et des consommateurs.
Le 6 juillet dernier, des représentants de l’équipe ont participé à une interview sous forme de visioconférence. Ils ont évoqué leur implication dans le chantier et dans le concours. Cette vidéo est en ligne sur www.lienhorticole.fr
Leurs blogs sont rassemblés et mis en ligne sur le site dédié au concours www.lienhorticole-concours.com
Le concours « Apprendre, avec les pros ! » est organisé par Le Lien horticole, avec le soutien d’Educagri et de L’Aventure du vivant.
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